Pourquoi la lune tantôt grandit et tantôt diminue ?

Publié le par caj

          1228 contes tsiganes  Un vieux tsigane vit dans une petite maison à l’écart du village. Il a connu beaucoup de voyages, de paysages et de chemins mais ce qu’il connait le mieux est la faim au ventre. Un soir de pleine lune alors qu’il rentre chez lui, il s’inquiète en apercevant sa porte ouverte. Lorsqu’il s’approche de sa maison il se rend compte, grâce à la lumière de la lune, qu’un vieillard est assis à sa table et avale sa soupe de maïs jaune. Le vieux tsigane s’énerve  violemment contre le vieillard malgré les supplications de ce dernier.
Il est pauvre, sans le sou et cherchait juste un peu de réconfort grâce à cette soupe. Mais le tsigane le traite de voleur et lui demande remboursement. Lorsque le vieillard cherche à partir, il lui barre le chemin de la porte. Alors, une chose incroyable se produit: le vieillard se redresse, son vieux bâton de bois se transforme en bâton d’or, et son regard jusque là éteint s’illumine d’une étrange lueur. Le vieux tsigane, terrifié ne comprend plus rien devant cette transformation et il ne peut qu’écouter les paroles de l’inconnu

- « Je suis le maître du soleil, de la lune et dessous les astres, ton voisin m’a hébergé pendant trois jours sans rien me demander. Au printemps venu, je le couvrirai de richesses. Mais toi aussi je vais te récompenser, tu vas vivre sur la lune et te nourriras d’elle. Tu ne reviendras sur Terre que lorsque tu l’auras mangée entièrement. »

A ces paroles le maîtres des astres disparaît et le vieux tsigane est emporté par une force magique dans la nuit étoilée jusque la lune. En tant que tsigane, l’homme s’habitue très vite à la lune, il se fabrique une tente grâce à la laine des moutons lunaires et se nourrie de la chair de la lune. Il la préfère au matin lorsqu’elle est bien juteuse et toute rose. Cependant il se rend compte progressivement avec effroi que plus il mange et plus il a faim, il ne connaît plus la sensation de satiété. Il mange pourtant tant et si bien que la lune n’est parfois pas plus grosse qu’une écorce d’orange. Mais par la force de Dieu, elle repousse chaque fois jusque devenir aussi grosse qu’une orange bien pulpeuse. C’est pourquoi lorsque l’on regarde le ciel étoilé au fil des nuits on peut voir la lune parfois plus fine qu’un croissant et parfois bien ronde et jaune. Telle est la malédiction du vieux gitan, condamné à la vie éternelle avec la faim au ventre.

            Et c’est pourquoi depuis ce jour qu’à chaque fois que la lune brille au dessus de la forêt, les tsiganes préparent de nombreux mets et les offrent à qui le leur demande pour ne pas subir la malédiction du cupide tsigane prisonnier de la lune.

 

 

 

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